Notre conseil juridique : “La création d’une fondation doit être confiée à des professionnels !”
FREETHEBEES est régulièrement interrogée par des amis et des sympathisants sur le thème de la “fondation” ou plus concrètement sur les “buts de la fondation”. Avec notre partenaire Nachlasstreuhand.ch GmbH, nous souhaitons aborder régulièrement le thème de l’organisation de la succession de manière simple et compréhensible dans notre blog et notre bulletin. Nos membres bénéficient en outre de conditions de conseil avantageuses auprès de Nachlasstreuhand GmbH.
Fin 2020, 13 375 fondations d’utilité publique sont enregistrées en Suisse. Comme les années précédentes, c’est le canton de Genève qui affiche la plus forte croissance avec 46 nouvelles fondations. Sur l’ensemble de la Suisse, un tiers de la croissance nette (25 fondations) est à mettre au crédit de Genève. Les cantons de Zurich (2’211 fondations), Berne (1’378), Vaud (1’375), Genève (1’275) et Bâle-Ville (888) occupent toujours les premières places du classement des hauts lieux des fondations.
Le fait que plus de 60% de toutes les fondations d’utilité publique en Suisse aient été créées au cours des 30 dernières années et qu’avec une densité de 15,6 fondations pour 10 000 habitants, la Suisse compte six fois plus de fondations par habitant que les Etats-Unis ou l’Allemagne prouve le dynamisme du secteur des fondations en Suisse.
Grâce à leurs ressources financières et à leur expertise, les fondations donatrices d’utilité publique constituent une force indépendante qui contribue, aux côtés de l’État et de l’économie, à l’identification et à la résolution des problèmes de la société. Les fondations donatrices se considèrent comme des investisseurs sociaux et sont soucieuses de pertinence, d’impact et de professionnalisme. Elles sont ouvertes et visibles, agissent de manière fiable et en partenariat. En contrepartie, elles bénéficient de conditions-cadres libérales et d’une reconnaissance publique.
Source : Le rapport sur les fondations suisses 2019/CEPS Base de données
Interview avec la société Nachlasstreuhand.ch GmbH
Dans notre dernier article de blog “Planifier sa succession à temps et rester flexible“, Beat Schellenberg de la société Nachlasstreuhand.ch GmbH a pu présenter les points importants et critiques de la rédaction d’un testament, en particulier les règles légales de succession. Dans le nouvel article de blog consacré au thème “Succession”, Thomas Fabian, responsable de la philanthropie chez FREETHEBEES, se penche sur les questions posées à Beat Schellenberg concernant la création d’une fondation. Beat se tient à nouveau à notre disposition pour une interview, et nous l’en remercions.
TF: Cher Beat, nous recevons régulièrement des questions sur la création d’une fondation. Explique à nos amis de FREETHEBEES comment on crée une fondation d’utilité publique ?
BS: La Suisse a une longue tradition en matière de fondations et connaît un droit des fondations très libéral.
droit des fondations. Avec plus de 13’000 fondations d’utilité publique et un total d’environ 100 milliards de CHF, il y a six fois plus de fondations d’utilité publique par habitant en Suisse.
fondations d’utilité publique qu’aux États-Unis ou en Allemagne. Il est donc facile de créer une fondation d’utilité publique en Suisse. Il n’existe que peu de restrictions en ce qui concerne la création, l’objectif et l’organisation de la fondation. C’est précisément pour cette raison qu’une planification minutieuse de la fondation est indispensable.
Lors de la création, les services suivants sont impliqués et le processus suivant doit être respecté :
Définition de l’acte de fondation et du règlement de la fondation avec des indications sur le but, le patrimoine et le conseil de fondation.
2. choix du siège de la fondation et de l’autorité de surveillance (selon l’orientation géographique de la fondation)
3. examen préalable volontaire de l’acte et du règlement par l’autorité de surveillance et l’autorité fiscale.
4. authentification par un notaire
5. demande de prise en charge de la surveillance de la fondation
6. demande d’exonération fiscale auprès des autorités fiscales.
Une fondation peut être créée soit de son vivant, soit dans un testament ou un pacte successoral au moment du décès. De nombreux fondateurs préfèrent une forme mixte : ils créent leur fondation de leur vivant et la dotent d’un apport minimum de 50 000 francs, afin de maintenir les frais d’authentification et de notaire à un niveau bas. Cela leur permet de marquer durablement leur fondation de leur empreinte tout en veillant à ce que tout soit mis en œuvre dans leur sens.
Ils augmentent le capital de la fondation année après année. Les versements peuvent être déduits de la déclaration d’impôts en tant que dons – au niveau fédéral et dans la plupart des cantons jusqu’à 20 % du revenu net. Dans leurs dernières volontés, les fondateurs décident que d’autres biens de la succession seront versés à la fondation.
Il n’est pas possible de révoquer le transfert de la fortune à une fondation et les prélèvements pour les besoins personnels ne sont pas autorisés. Si vous souhaitez transmettre une partie de votre patrimoine de votre vivant, vous devez donc planifier vos finances à long terme et avec soin, afin de ne pas vous retrouver plus tard dans une situation financière ou existentielle difficile.
TF: A quoi faut-il faire attention en ce qui concerne le but de la fondation ?
BS: Le but de la fondation est le principal garde-fou de votre fondation. Il doit donc être formulé avec soin et de manière réfléchie. Le conseil de fondation a pour mission de concrétiser l’objectif de la fondation dans le cadre de la stratégie de la fondation et de le mettre en œuvre. Il est donc judicieux que le fondateur ou la fondatrice édicte une charte et un règlement d’organisation qui servent de directives stratégiques au conseil de fondation. Une fois la fondation créée, le but ne peut en principe plus être modifié, à moins que le fondateur n’ait inséré dans l’acte une “réserve de modification du but”, ce qui est aujourd’hui recommandé par la plupart des experts en matière de fondations.
TF: Combien coûte la création d’une fondation ?
BS: Il faut faire la distinction entre les frais uniques et les frais récurrents.
Les frais de création d’une fondation indépendante concernent :
– les honoraires d’avocat ainsi que les éventuels autres honoraires de conseil
– les frais d’inscription au registre du commerce
– frais de notaire (authentification de la création de la fondation)
– Frais pour la prise en charge de la surveillance de la fondation
Pour la création d’une fondation indépendante, il faut compter avec des frais d’au moins CHF 10’000 à 15’000, voire plus selon le degré de complexité des fondations.
Différents facteurs jouent un rôle dans les coûts récurrents, comme la taille de la fondation, l’étendue de ses activités de promotion, la décision de mettre en place un bureau professionnel ou de laisser le conseil de fondation gérer lui-même la fondation à titre bénévole. Il faut également tenir compte des frais de révision et de surveillance des fondations.
TF: Quel est le capital nécessaire pour une fondation indépendante ?
BS: Dans la pratique, la plupart des autorités de surveillance exigent un capital initial de 50 000 CHF. Outre les espèces, il est également possible d’apporter des biens matériels (par exemple des immeubles de rapport) à la fondation. Pour des raisons de coûts et d’impôts, il peut être intéressant de doter la fondation du capital minimal et de l’alimenter en permanence par des donations.
Dans un article paru dans le Schweizer Monat 2010, le fondateur Dr Peter Spinnler avance la thèse, qu’il calcule également à l’aide de son propre exemple, selon laquelle un patrimoine d’au moins 10 millions de CHF est nécessaire pour créer une fondation d’utilité publique à but éternel. Pour ma part, je fixerais toutefois la limite inférieure à environ 5 millions de francs.
Ce qui est déterminant, ce n’est pas le capital initial, mais le fait que le montant de la future fondation soit proportionnel à la taille de la fondation.
fortune soit en rapport avec le but de la fondation. De nombreuses fondations,
notamment les fondations sans limitation de durée, souffrent d’un capital de fondation trop faible. Si l’acte de fondation prévoit la préservation du capital de la fondation avec des règles de placement restrictives, les fondations peuvent ne plus être en mesure de fournir des prestations de soutien en ces temps de taux d’intérêt négatifs. En outre, plus le patrimoine est petit, plus la part relative des frais administratifs dans les dépenses est élevée.
TF: Qui m’aide à créer une fondation ?
BS: Je me tiens volontiers à la disposition des personnes intéressées pour un premier entretien ; la société Nachlasstreuhand.ch GmbH a elle-même aidé à créer des fondations et dispose d’une expérience pratique en matière de création et de gestion de fondations. Afin d’éviter des erreurs inutiles, de simplifier l’acte de fondation effectif et aussi d’économiser des coûts, il faut absolument faire appel à des spécialistes juridiques ayant de solides connaissances en droit des fondations lors de la rédaction des statuts et lors de la soumission à l’examen préalable des autorités. La société Nachlasstreuhand.ch GmbH couvre ici, outre les autres aspects importants de la succession (testament, partage de l’héritage, impôts sur les successions, immobilier et prévoyance), l’ensemble du cycle allant de la création à l’assistance durable des fondations.
SwissFoundation : https://www.swissfoundations.ch
Spinnler Peter, Seules les fondations vigilantes remplissent leur objectif, in : Schweizer Monat avril 2010, édition 977, dossier Gutes bessser tun, https://schweizermonat.ch/nur-wache-stiftungen-erfuellen-ihren-zweck/.
Eckhardt Beate/Jakob Dominique/von Schnurbein Georg, Le rapport sur les fondations suisses 2016, 6 s,
www.stiftungsreport.ch