Nichoirs pour des abeilles mellifères
Installer des abeilles mellifères dans son jardin sans être apiculteur
De nos jours, pour produire du miel, il faut contrer l’instinct d’essaimage des abeilles par des interventions contre nature et poser des hausses au-dessus du nid à couvain. Ceci s’accompagne souvent de la reproduction artificielle, ainsi que d’un élevage et d’une sélection basés sur des critères de rendement. Toute colonie d’abeilles naturelle, ou élevée proche de la nature avec d’autres priorités que le rendement en miel, en amateur et de manière autonome, contribue de façon décisive au maintien de réseaux d’abeilles sauvages et interdépendantes géographiquement. Elle participe ainsi à la biodiversité, dont l’importance est unanimement reconnue.
Aujourd’hui tout le monde connaît les hôtels pour abeilles sauvages, les abris pour oiseaux, frelons ou chauves-souris, alors pourquoi ne pas installer des nichoirs pour abeilles mellifères dans sa propriété? Jardins, balcons, toits, arbres, etc. sont des emplacements idéaux. Il nous faut protéger les colonies d’abeilles vivant à l’état sauvage qui existent encore. Elles doivent pouvoir se propager à nouveau, afin de remettre en marche et garantir l’évolution pérenne et naturelle de l’abeille mellifère.
La loi sur les épizooties (LFE) et l’ordonnance sur les épizooties (OFE) imposent aux apiculteurs de déclarer leurs colonies et de les soumettre à l’OFE. Les apiculteurs ont le devoir d’entretenir et de soigner les animaux (abeilles) conformément à la loi, et de prendre les mesures préventives destinées à les maintenir en bonne santé (article 59 de l’OFE). Les détenteurs des animaux (apiculteurs) doivent s’assurer que les abeilles ne sont exposées à aucun risque d’épizootie et sont tenus de déclarer immédiatement à l’inspecteur apicole toute apparition ou suspicion d’un foyer de maladie (article 11 de la LFE). La loque américaine et la loque européenne sont citées dans l’ordonnance sur les épizooties comme des maladies «à combattre» (article 4) et la contamination par des acariens de la trachée ou des varroas comme des maladies «à surveiller». A ce jour, les abeilles n’ont (encore) été touchées par aucune épizootie très contagieuse et susceptible de les exterminer. L’Office vétérinaire et le Service de l’agriculture sont seuls à décider de ce qui est «légal». La Station fédérale de recherches Agroscope, le Centre suisse de recherches apicoles et la fédération apisuisse jouent un rôle déterminant dans cette définition. Swissmedic teste et offre gratuitement les «médicaments» vétérinaires, dont les Offices vétérinaires cantonaux recommanderont fortement l’emploi aux apiculteurs, avec une certaine pression pour qu’ils les utilisent. Les organisations professionnelles apicoles, sous la houlette de la fédération apisuisse, organisent la formation apicole.
Par conséquent, celui qui souhaite installer à titre privé dans son jardin des colonies d’abeilles, suspendues à un arbre, posées sur le balcon ou le toit de la maison, ou même les implanter en pleine nature, est, du fait de la façon dont l’Office vétérinaire fédéral interprète officiellement la loi sur les épizooties, obligé de les déclarer aux autorités.
Toute ruche installée est considérée comme un «rucher» et est soumise à l’obligation de déclaration et de contrôle.
Mais ceci ne doit pas empêcher les particuliers d’installer des colonies d’abeilles qu’ils vont gérer en amateurs et de manière autonome! FREETHEBEES les soutiendra bien volontiers et en assumera la responsabilité professionnelle (par exemple lors des contrôles éventuels par les services compétents d’inspection des ruchers).
Instruction (document pour l’instant seulement disponible en allemand): Honigbienenhaltung für Nicht-Imker
Flore mellifère
Une grande biodiversité au niveau de la flore est la base du bien-être de l‘abeille mellifère. Ce qui se raréfie aujourd‘hui tout particulièrement dans les zones agricoles. C‘est également le cas dans les forêts lorsqu‘elles sont gérées de manière intensive, mais aussi fréquemment dans les jardins privés. A côté de la floraison principale qui a lieu entre mi-avril et mi-mai, il y a des périodes d‘insuffisance auxquelles les abeilles sont très sensibles et réagissent de façon négative. Voici ce qui serait essentiel de mettre à disposition des abeilles mellifères :
- des plantes riches en nectar avant mi-avril (avant la floraison des dents de lions et des cerisiers)
- des plantes riches en nectar dès mi-mai (après la floraison des arbres fruitiers et après la première fauche des prés)
- des plantes riches en nectar durant tout l‘été jusqu‘à la fin de l‘automne
Ruedi Ritter (de l‘Union des associations bernoises d‘apiculteurs) a rassemblé dans son calendrier de floraison les plantes qui produisent du nectar et à quelle période de l‘année. Vous trouverez ce calendrier ici.
Peur des abeilles
Les abeilles sont en général des insectes très dociles. Les piqûres d’insectes ont lieu le plus souvent, soit à proximité du nid, soit lorsque les abeilles se sentent menacées, sont frappées ou se retrouvent écrasées. Lorsque l´abeille part à la recherche de son aliment elle ne ressent aucun besoin de devoir défendre quoi que ce soit et ne piquera qu´en cas d’extrême urgence. Autour de la ruche, l´abeille défend couvain et réserves de miel chaque fois que cela s´avère nécessaire. Il faut donc éviter autant que possible de frapper sur la ruche. Étant donné que les abeilles ont une perception temporelle et visuelle différente de celle de l´être humain, il suffit de se déplacer lentement autour des ruches pour ne pas être considéré comme une menace par les abeilles.
En ce qui concerne les réactions allergiques, constituant un danger d´envergure, on estime que cela affecte seulement 0,4 à 0,8% des enfants et environ 3% des adultes. Le corps ne réagit normalement au venin provenant des piqûres de ces insectes que par un gonflement douloureux suivi de démangeaisons, ce qui est désagréable certes, mais pas dangereux. Le venin d’abeilles, de guêpes, mais aussi de frelons n´est mortel que lorsque le nombre des piqûres atteint plusieurs centaines.
Il est curieux de constater l´existence d´une peur latente face aux essaims. Cependant, même s´ils paraissent très impressionnants et imposants, ils sont en réalité d´une grande douceur. Un essaim ne doit défendre ni miel, ni couvain. L’énergie pour construire une nouvelle bâtisse est limitée et ne doit en aucun cas être indûment gaspillée par des attaques. Il est possible de se retrouver au milieu d´un essaim sans recevoir une seule piqûre d’abeille.
C´est pourquoi la présence de ruches près de la maison, sur les balcons ou sur les toits est anodine. Déjà avec quelques mètres, la densité des abeilles diminue considérablement. Les guêpes se précipitent sur la nourriture, mais en règle générale, pas les abeilles. Et puis, après le premier vol de reconnaissance autour de la maison, elles s´en vont parce qu’elles se sont rendu compte qu’il n’y a pas de nectar à cet endroit. Une ruche peut donc être placée de manière optimale très proche de notre propre environnement sans présenter de gêne ni de danger.